Produire, échanger, utiliser les métaux ferreux au Moyen Âge : nouveaux éclairages interdisciplinaires
Résumé
Ces dernières années, les approches appliquées aux métaux ferreux se sont enrichies de nouvelles méthodes archéo- métriques concernant les études de provenance, la datation absolue des aciers par dosage du radiocarbone, et la déter- mination des procédés sidérurgiques mis en œuvre pour la transformation du minerai en métal. Ces nouvelles avancées interdisciplinaires sur les objets métalliques se placent dans l’héritage direct des travaux qui portent sur les chaînes opératoires de production des métaux et l’évolution des procédés, réalisés depuis les années 1980 notamment par les équipes de Paul Benoit, Philippe Fluzin, Alain Ploquin et Claude Domergue 6 . Les approches en archéologie expérimentale menées sur le thème de la production des métaux ferreux ont par ailleurs été fondamentales dans cette démarche 7 . Ce n’est en effet qu’une fois appréhen- dés les gestes techniques de la chaîne opératoire du fer et leurs évolutions, que les méthodes présentées dans cette contribution ont pu être mises en place. C’est également cette connaissance fine de la chaîne opératoire qui a per- mis de sélectionner les informations physico-chimiques pertinentes afin de reconstituer l’histoire thermomécanique de l’objet mais également de tester des hypothèses de prove- nance par comparaison de signatures chimiques. Précisons également que l’ensemble des informations sur la vie tech- nique de l’objet, même si elles se fondent sur des concepts physico-chimiques, doivent être considérées comme étant de nature historique, comme une source supplémentaire à confronter aux textes, à l’iconographie ou aux vestiges archéologiques.
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